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Post-humain partie 2 : Le mythe de l’androgyne et le post-humain.

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Or pour certains personnes l’aboutissement au post-humain représente un scénario d’égalité et de paix. Tel est le cas des groupes des féministes radicales, communautés LGBT (lesbiannes, gays, bisexuels et transgenre), LGBTI (LGBT + Intersexes), LGBTA (LGBT + Asexuels), LGBTQ (LGBT + Queer -en questionnement-) et LGBTP (LGBT + Pansexuels).

« D’abord il y avait trois espèces d’hommes, et non deux, comme aujourd’hui : le mâle, la femelle et, outre ces deux-là, une troisième composée des deux autres (…) c’était l’espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux autres, mâle et femelle, dont elle était formée (…) »1 Le mythe de l’androgyne de Platon fait partie de l’idéologie du féminisme radical et des mouvements LGBT et toutes leurs branches, car il incarne la reconnaissance de l’égalité intrinsèque des hommes et des femmes, la justification de la homosexualité et l’égalité naturelle de toutes les options sexuelles. Le mythe de l’androgyne est traduit sous la forme du cyborg, dans la perspective d’un futur post-genre. Le cyborg sera une créature hyper intelligente, avec une haute endurance physique et sans sexe. Incarnera le dépassement de la dualité sexe / genre, masculin / féminin, maternité / paternité, la indifférence sexuel du post-humain. L’idéologie de genre propose une subjectivité sexuel nomade dont l’identité sera construit par l’individu librement, pour la transformer et la modifier à ses désirs, que arrivera à son expression maximale dans le cyborg, un être sans différence biologiques ni sociaux.

1« Le mythe de l’androgyne » est un discours de Aristophane contenu dans « Le Banquet » ( en grec ancien « Sumposion ») un texte écrit par Platon aux environs 380 av. J.C., dont le thème majeur est l’amour. Dans des voix de ses huit personnages, Platon développe des dialogues pour parler d’amour et beauté, qui sont affaires du Bien.

Le mythe de l’androgyne est traduit sous la forme du cyborg,

dans la perspective d’un futur post-genre.

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Le féminisme radicale s’identifie avec cette neutralité de sexe. Le féminisme est un mouvement que a évolué dans les trois derniers siècles en raison des exigences des femmes. Le féminisme de l’illustration du XVIII siècle correspondait aux demandes d’égalité entre les personnes du sexe masculin et féminin. Le féminisme du XIX siècle et début du XX siècle dont l’objectif était obtenir libertés sociaux et politiques, a donné comme résultat le droit de vote, la participation politique et l’accès à l’université en égalité des conditions que les hommes. Et le féminisme des années 1960 et 1980 correspond à celui surgi en mai 68 à Paris, dont les exigences correspondaient aux rapports entre le pouvoir et le sexe. Dans cette dernière étape le féminisme a expérimenté la radicalisation d’une de ses factions, et par conséquence la division du mouvement en deux branches avec positions opposées. D’une part le féminisme de la différence qui cherche l’égalité des droits entre femmes et hommes, mais sans nier les différences existants d’ordre génétique et physiologique. Les unes et les autres ont des comportements que s’adaptent et se ajustent aux caractéristiques spécifiques de la biologie. D’autre part, le féminisme de l’égalité ou féminisme radicale établit l’égalité entre les femmes et les hommes, et que les différences à que peut avoir lieu sont duées aux facteurs sociaux et ne sont pas duées à la biology. Cela veut dire qu’un homme peut exister dans le corps d’une femme et vice versa, une femme peut exister dans le corps d’un homme. A partir de la IV Conférence de la Femme à Pekin en 1995, l’idéologie de genre devient officielle et fait incursion dans les ordonnances juridiques de plusieurs états. Le féminisme de l’égalité est plus directement politique et est inspiré par l’idéologie de l’égaletarisme marxiste, avec laquelle est identifié d’abord le féminisme radicale et ultérieurement le féminisme socialiste. Son fondement est la disparition de la catégorie de « femme » liée au concept historique et culturel de la féminité. Considère le système patriarcal comme une politique sexuel, une relation de domination et subordination dans le champ sexuel à cause du patriarcat, qui fait une distribution des rôles à partir des caractéristiques biologiques ou à partir des arbitraires culturels. De cette imposition des rôles sexuels surgit le préjugé de la suprématie de l’homme sur la femme. Le pratiarcat est un système de domination sur lequel se renforcent autres systèmes de domination. La famille biologique est l’origine de la soumission de la femme, la fonction reproductrice est l’élément détonateur de la situation de désavantage des femmes par rapport aux hommes. Le féminisme socialiste fait une idéntification des femmes comme la classe opprimé et des homme comme la classe oppresseur. La véritable révolution pour le féminisme radicale sera la destruction de ce système patriarcal. Ainsi quand la femme obtient le contrôle de son propre corps et des moyens de reproduction, elle sera libre, et avec l’élimination des différences sexuels finira la distinction des classes sexuels ; il n’y aura pas des hommes, pas de femmes, nous aurions arrivé à la pansexualité. Dans ce sens là, le cyborg représente parfaitement cette « égalité » ; avec la création de l’utérus artificiel et le développement de la technomaternité, les NBCI donneront les outils pour se libérer de la servilité de la reproduction et faire disparaître la différence entre sexes… pour certains courrantes de pensée comme les écologistes un tel scénario provoquera une ère de confusion généalogique, la fin de la famille comme le noyau de la société et l’écosystème de base.

La chosification de l’être humain avec manipulation génétique de l’embryon et la autocorrection de l’adulte, suscitent interrogations morales, mais aussi interrogations sur la auto-compréhension éthique de l’ensemble de l’humanité. « Les nouvelles technologies nous imposent une discussion publique sur la compréhension qu’il faut avoir des formes de vie culturelles en tant que telles. Or les philosophes n’ont plus de bonnes raisons pour abandonner un tel objet de controverse à des bioscientifiques et à des ingénieurs exaltés par la science-fiction»1 a écrit le philosophe Jürgen Habermas en 2001 dans son livre «L’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ? ». Nous sommes tous touchés, personne peut s’échapper de la responsabilité de son silence. La première question a se poser est si la possibilité d’intervention dans le génome humain est-il un accroissement de la liberté qui requiert une réglementation, ou s’agit-il de se auto-conférer le pouvoir de transformation en raison des préférences personnelles, sans besoin de aucune auto-limitation ?. A partir du moment qu’on soit d’accord sur la nécessité impérative d’une régulation, on peut commencer le débat sur les limites.

La chosification de l’être humain avec manipulation génétique de l’embryon

et la autocorrection de l’adulte, suscitent interrogations morales,

mais aussi interrogations sur la auto-compréhension

éthique de l’ensemble de l’humanité.

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Le développement des NBIC ouvre une porte aux nouveaux pouvoirs d’intervention que vont transformer profondément la société. Avec la décision qu’une personne pourra prendre sur la dotation physique ou psychique d’une autre, surgira une nouvelle structure relationnelle de l’individu, parce que nos décisions vont conditionner de façon irréversible la condition de l’autre. L’autre dépendra de nos choix. Le descendent pourra exiger des comptes à son producteur pour les choix qui a fait de son génome Également, les enfants fabriqués à partir de l’élection de certaines caractéristiques physiques et intellectuelles envisagant la perfection, auront une tendance a se considérer eux mêmes comme êtres supérieurs face à ceux que ne auront la même opportunité. La symétrie de la société sera ainsi affecté car on ne parlera plus d’êtres « libres et égales ».

Le transhumanisme défend la considération de la dignité de toutes les formes d’intelligence : l’intelligence humaine, no humaine, les formes de vie modifiées, l’intelligence artificielle voire toutes les intelligences que pourraient surgir grâce aux progrès technologiques et scientifiques. Néanmoins cet idéologie promeut la chosification de l’être humain, se débarrasser des personnes défectueux comme s’il s’agissait des choses jetables. Cet anti-humanisme réduce à l’être humain à la matière et ses connexions neuronales ; le concept de « personne » réduit à la rationalité dans son aspect purement fonctionnel. L’être ainsi réduit est « personne » seulement par le raisonnement. En conséquence, si la qualité de « personne » est donné que par la capacité de raisonnement, on peut dire que les embryons, les handicapés mentaux, les patients en état végétatif et les patients en état de coma ne sont pas des personnes. Par contre, dans cette logique, les machines dotées avec intelligence artificielle pourraient être considérées comme « personnes ». La conscience, et le libre arbitre sont des concepts que sont omis par l’idéologie transhumaniste, mais c’est justement sur ces concepts abstraits et indémontrables par la science, qui se fondent nos buts, nos désirs, nos craintes, nos besoins, nos préférences, nos aversions, nos décisions, etc.

Il est nécessaire participer au débat sur toutes ces questions et plusieurs autres qui peuvent surgir au cours d’un interchange multiculturel et multidisciplinaire des idées, de points de vue différents. Ne prendre pas position dans un tel débat suppose la legitimation des tous les changement, et nous serons tous résponsables des conséquences indésirables par omission. Mais la méconnaissance des NBIC, de leurs développements et leurs risques est l’arme plus forte de l’eugénisme libéral ; la population en général a la tendance à croire que tous ces questions et toutes ces expériences sont sujets de science-fiction, pendant qu’une minorité des milliardaires et politicians se ont déjà rendu compte du potentiel de domination qui comporte une telle connaissance, et ils ont commencé à acheter leurs parcelles de pouvoir, car le pouvoir appartiendra à celui avec la connaissance scientifique, une connaissance restreint, très spécialisé. Il faut amener toute l’information au grand publique, amener l’information aux lycées, universités, communautés, bureaux, etc, et après convoquer à toute la citoyenneté à la participation dans la construction d’une réglementation, pour protéger l’homme dans toutes leurs dimensions et l’humanité dans toute leur diversité.

1« L’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral.», Jürgen Habermas, Editions Gallimard. Traduit de l’allemand par Christian Bouchindhomme, 2001. Page 28.

ROCIO DURAN